Toyota : 110 milliards de façons de nous dire qu’il n’y aurait pas d’argent pour les salaires et pour embaucher en CDI


   La direction organise, jeudi 28 novembre, la 2ème réunion sur les salaires avec les syndicats. Les suivantes le 5 et 12 décembre 2024.

Comme chaque année, la direction va pleurer la bouche pleine. Son boulot, c’est obéir aux actionnaires… c’est-à-dire s’attaquer aux intérêts des salariés.

Pourtant, ces 5 dernières années, Toyota a accumulé 110 milliards d’euros de bénéfice net, dont 31 milliards d’euros l’année dernière.

De l’argent, il y en a beaucoup pour augmenter les salaires, embaucher en CDI et créer des centaines de postes de travail supplémentaires pour travailler moins dur !

Sans mobilisation dans les ateliers, la direction ne lâchera rien, ou pas grand-chose.

Pour l’instant, le contrepoids ouvrier dans l’usine est insuffisant et la direction en profite, notamment en imposant de l’overtime, en augmentant le plan de production et en supprimant des process sur toutes les lignes, alors qu’il en faudrait au moins un en plus dans chaque team pour que le travail commence à devenir humainement supportable.

On veut gagner plus, pas travailler plus !

Toyota est riche à milliards. Ce n’est pas une question de moyens si Toyota ne veut rien lâcher, c’est que les actionnaires n’en n’ont jamais assez !

Partout, le patronat est à l’offensive pour augmenter encore les profits : Michelin, Volkswagen, Nissan, Stellantis, Valéo, Auchan…

Tous ces grands groupes sont riches à milliards, sont ultra bénéficiaires et rien ne justifie les fermetures d’usines, de magasins, les licenciements !

Pour inverser le rapport de forces, préparons-nous à des débrayages et à l’idée que seule une grève forte amènera Toyota à faire des concessions importantes !

Les prix n’ont pas baissé, au contraire. On a encore plus de mal à joindre les 2 bouts.

Alors, il faut des mesures fortes pour tous, intérimaires, CDD, CDI, qu’on soit en production, en maintenance ou dans les bureaux.

  • Salaire minimum à 2 000 euros net par mois.
  • Augmentation générale des salaires de 500 euros pour tous.
  • Indexation des salaires sur les hausses réelles des prix, et pas sur le % de hausse que nous rabâche le gouvernement avec son indice INSEE truqué.
  • Prise en charge à 100 % des frais de déplacement par TMMF. On n’a pas à payer pour venir à l’usine.
  • Prise en charge à 100 % de la mutuelle par TMMF.
  • Prime Macron de 6 000 euros pour tous sans critère, pour se remettre à flot.
  • Un vrai 13ème mois pour tous, intérimaires compris, sans part variable, sans conditions d’ancienneté et qui ne soit pas diminué quand on est malade ou à mi-temps thérapeutique.
  • Embauches en CDI de tous les intérimaires et CDD qui le souhaitent.

Toyota en a largement les moyens.

Ce n’est pas une question d’argent disponible, c’est une question de rapport de force.

Il faudra une grève massive et déterminée pour faire plier Toyota.

Discutons, préparons-nous à nous mobiliser, à nous retrouver en assemblées générales pour décider démocratiquement des revendications et des modalités de notre plan de lutte.

La CGT appellera prochainement à des débrayages dans les 3 équipes pour que l’ensemble des travailleurs de l’usine puissent se réunir en assemblées générales.

Un sous-ministre de Macron à l’usine

Mardi 26 novembre, lors de sa visite à l’usine, le ministre délégué à l’industrie a souhaité rencontrer un responsable par syndicat, dans une salle, à huis-clos.   

Eric Pecqueur, pour la Cgt Toyota, n’a pas voulu servir de faire valoir à ce ministre de Macron, et n’est pas allé à cette rencontre. 

Ce sous-ministre, qui est venu à l’usine pour « saluer la culture de l’excellence industrielle et l’intégration réussie dans la région » a-t-il eu à ce point peur des critiques pour organiser cette rencontre à huis-clos, sans la présence des travailleurs ni des journalistes ? 

Quel intérêt à discuter en privé, en secret comme le font les patrons, avec un ministre d’un gouvernement qui mène une politique anti-ouvrière, qui voudrait nous imposer une nouvelle journée de travail gratuite, qui a reculé l’âge de la retraite à 64 ans… et qui accepte que des groupes milliardaires comme Michelin ou Auchan ferment des usines et des magasins, licencient des milliers de salariés ?

Ce gouvernement accepte aussi qu’ici, à Toyota, la direction se débrouille pour bidouiller les comptes pour échapper à l’impôt sur les bénéfices en privant ainsi les salariés d’une grosse prime de participation chaque année.

Ce gouvernement et ce ministre acceptent aussi que Toyota ne respecte pas la loi en employant depuis des années plus de 1200 salariés en contrats précaires alors que tous devraient être en CDI…

Mardi, les militants de la CGT Toyota étaient aux côtés des travailleurs d’ArcelorMittal Denain menacés d’être jetés au chômage.

Le sous-ministre de Macron, lui, a choisi de les ignorer.

La face cachée de l’annonce des 600 CDI

Tout le monde est d’accord sur une chose dans l’usine : la direction s’est offerte une publicité gratuite à l’occasion de la sortie de la 5 millionième voiture. La fête et les confettis, c’était pour les directeurs, le ministre et les images à la TV. Pour les travailleurs, c’était une journée comme les autres, avec des process surchargés, de l’overtime et du sous-effectif partout.

    A cette occasion, la direction s’est vantée qu’aucun autre constructeur n’a été capable de produire autant de voitures en 23 ans dans une seule usine. Une preuve supplémentaire qu’en réalité, on ne fabrique pas des voitures, mais des lingots d’or chaque jour pour les actionnaires de Toyota !

    L’annonce de la transformation en CDI de 100 contrats CDD et intérimaires d’ici fin décembre, et de 500 autres d’ici fin 2025 peut sans doute donner de nouveau de l’espoir à certains de nos camarades de travail qui galèrent de contrats intérimaires en CDD depuis des années… mais il y a actuellement 1100 intérimaires et CDD dans l’usine !

    Alors, il ne faut pas oublier la réalité :

  • En 2022 : 1162 « départs » de l’usine, dont 838 fins de CDD, 62 licenciements et 89 démissions.
  • En 2023 : 1252 « départs » de l’usine, dont 890 fins de CDD, 48 licenciements et 105 démissions.
  • De janvier à octobre 2024 : 606 fins de CDD, 63 licenciements et 101 démissions.

Tant mieux si certains d’entre nous peuvent sortir de la précarité, mais va-t-on moins se casser le dos, les épaules, les genoux ou les poignets ? Pour améliorer vraiment nos conditions de travail, il faut une vraie diminution de la charge de travail, en augmentant le nombre total de travailleurs, et en créant des centaines de postes de travail supplémentaires.