Prime d’intéressement : c’est aussi un moyen pour la direction de maintenir des salaires insuffisants


Le 14 Octobre 2024

Jeudi 10 octobre, la direction a organisé la deuxième réunion pour le renouvellement pour 3 ans de l’accord d’intéressement qui prend fin le 31 décembre 2024.

Pour beaucoup d’entre nous, la prime d’intéressement est devenue indispensable pour essayer de joindre les 2 bouts, payer les factures en retard, gérer le découvert, tellement les salaires sont bas.

Et les 1010 euros bruts annoncés pour fin octobre seront encore bien insuffisants pour compenser nos salaires trop faibles et nous permettre de sortir la tête de l’eau.

La direction affirme que la prime servirait à « reconnaitre la contribution des Members à la performance du site au travers les critères de Sécurité, Qualité et Production. »

En réalité, les primes sont surtout utiles pour gérer le mécontentement dans les ateliers.

La direction est au courant du ras le bol à cause des salaires trop faibles, des conditions de travail qui s’aggravent, du sous-effectif chronique, des process supprimés… Alors tout à coup, la prime est passée de 865 euros bruts à 1010 !

Une preuve supplémentaire que la direction craint les réactions collectives des travailleurs plus que tout.

La direction présente la prime d’intéressement comme un accord « gagnant-gagnant » parce qu’elle est 2 fois gagnante !

1) Cette prime permet à Toyota de maintenir des salaires trop bas, insuffisants pour vivre correctement tous les mois.

2) Cette prime lui sert à essayer de lier moralement et financièrement les salariés à sa logique patronale.

Que propose la direction pour les 3 ans à venir ?

  • Critère Sécurité : ne rien changer et continuer à pénaliser les salariés quand il y a des accidents, tout le contraire de la loi qui tient pour responsable à 100% l’employeur en cas d’accident du travail. C’est aussi essayer qu’on se réjouisse de toucher 10 euros de plus quand un accident du travail d’un collègue n’est pas déclaré ou est refusé par la Sécurité Sociale parce que Toyota l’a contesté.
  • Critère Qualité : aggraver les conditions, ce qui fait qu’avec les niveaux de qualité actuels on touchera moins.
  • Critère Production : la direction affirme qu’il n’y aura pas de modifications. C’est faux parce que l’objectif de la direction est d’augmenter l’OPR… ce qui aura une conséquence sur le montant de la prime. Et puis il y a tous les process supprimés, l’objectif de passer de 408 à 418 voitures par équipe…

       En réalité, il faudra travailler encore plus dur pour espérer toucher comme aujourd’hui !

         Et la règle injuste fixée par Toyota de diminuer le montant de la prime pour ceux qui tombent malades, en absence enfants malades… sera reconduite.

La dernière réunion est prévue le 17 octobre. Mais sans rapport de force favorable aux travailleurs, la direction restera sur ses positions et mettra sur papier ce qu’elle a déjà annoncé.

Pour améliorer notre sort, nous n’aurons que le choix d’utiliser notre force collective pour imposer des augmentations de salaire à la hauteur de nos besoins, des embauches en CDI et des process supplémentaires.

Nous les travailleurs, on fait tout tourner dans l’usine, on est capables de tout arrêter.              

Augmentation du SMIC le 1er novembre

        Le gouvernement a annoncé 2 % d’augmentation anticipée du SMIC le 1er novembre qui passera à 1 426 euros nets au lieu de 1 398,70 pour 35h de travail par semaine. On ne peut pas vivre correctement avec le SMIC, et on est une majorité d’ouvriers chez Toyota à toucher le SMIC ou pas loin, qu’on soient en CDD, en intérim et même en CDI après 10 ans d’ancienneté.

         Il faut augmenter les salaires. 2 000 euros net devrait être le salaire minimum. Avec 31 milliards d’euros de bénéfice net, Toyota en a largement les moyens !

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