Le Président de l’usine a présenté ses vœux sur Youtube. Il nous promet « une année 2024 en or » ! Après une augmentation générale de 1,2 % seulement… c’est gonflé ! L’année 2024 va être une année en or, oui, mais pour les propriétaires de Toyota qui vont encore ramasser des milliards de profits tirés de notre travail à tous.
L’augmentation des prix de la mutuelle, celle du gaz et la prochaine augmentation des tarifs de l’électricité vont dépasser, et de loin, la minable augmentation des salaires accordée par Toyota.
La CGT n’a pas signé pour des miettes.
Et ce n’est pas parce qu’une poignée de délégués ont signé un accord avec la direction que cela empêchera des débrayages ou une grève pour des augmentations de salaire à la hauteur de nos besoins, quand suffisamment d’entre nous y seront prêts.
Il faut qu’on se rappelle qu’après les gros débrayages de mai 2022, la direction avait alors lâché 500 euros de prime pour tous et une augmentation générale de 35 euros tous les mois. Et les salariés de Toyotomi qui ont démarré une grève pour les salaires le 5 janvier ont eu mille fois raison : La force des travailleurs, c’est la grève !
Loi immigration : une attaque brutale contre tous les travailleurs !
Les députés de Macron, avec le soutien de ceux de Le Pen et de la droite au parlement ont voté une loi qui s’attaque aux travailleurs immigrés.
Réduire les droits des travailleurs immigrés, c’est s’attaquer à nos camarades de travail, qui viennent du Maroc, d’Algérie, du Mali, de Guinée ou d’ailleurs qu’on côtoie tous les jours dans tous les ateliers de l’usine. C’est aussi s’attaquer à des femmes et des hommes qui ont fui la misère ou les guerres pour venir travailler ici dans le bâtiment, dans la restauration, dans les hôpitaux…
Faire passer nos camarades de travail immigrés pour des profiteurs n’est pas acceptable. Ici dans l’usine, ils sont souvent en intérim ou en CDD, occupent généralement les postes les plus durs en production, et gagnent comme nous tous, un salaire insuffisant pour faire face à la cherté de la vie.
Leur retirer le droit à l’APL n’augmentera pas l’APL ou les allocations familiales aux autres.
Cette loi supprime l’acquisition automatique de la nationalité pour les enfants nés sur le territoire, y compris pour les immigrés installés ici depuis longtemps. Et la déchéance de nationalité pourra s’appliquer à tous ceux qui ont été naturalisés.
Retirer des droits à une partie des travailleurs n’en a jamais donné plus aux autres. C’est le contraire. Chez Toyota, en employant plus de 1 200 ouvriers en intérim ou en CDD, la direction se donne des moyens supplémentaires de pressions et de divisions pour imposer des semaines à rallonge et des salaires insuffisants à tous !
Les seuls profiteurs, ce sont les capitalistes comme Toyota, riches à milliards, qui se débrouillent pour ne pas payer d’impôts, qui se gavent de subventions pour des formations bidon, qui profitent du chômage partiel pour gérer les aléas de production en faisant payer nos salaires avec de l’argent public, c’est-à-dire l’argent de nos impôts et taxes !
Cette loi immigration rappelle comment les gouvernements de l’époque avaient expulsé 200 000 mineurs polonais du Nord–Pas-de-Calais quelques années avant la 2ème guerre mondiale sous prétexte de donner du « travail aux français ». Le résultat a été la baisse des salaires et une aggravation des conditions de travail pour tous les mineurs restants, et une pauvreté encore plus grande pour les familles expulsées.
En réalité, cette loi ne va servir qu’à essayer de détourner la colère sociale des vrais responsables des bas salaires, du chômage et de la dégradation de nos conditions de vie : les grands groupes industriels et financiers.
Alors, nous ne devons pas tomber dans le piège de la préférence nationale et de la division entre travailleurs « français » et « étrangers ».
Pour obtenir de pouvoir vivre dignement de notre travail, il sera nécessaire de lutter tous ensemble contre ceux qui exploitent notre travail au quotidien et amassent des fortunes qui se chiffrent en milliards.