Le 23 Octobre 2024
Augmentation du SMIC le 1er novembre
Toutes celles et ceux qui sont au salaire minimum dans l’usine (1812,40 euros brut pour 153,49h par mois) vont passer à 1830 euros brut à partir du 1er novembre.
Et tous les autres n’auront même pas ces miettes. Il y a 2 ans, la direction s’était sentie obligée d’augmenter tout le monde suite à l’augmentation du SMIC parce qu’il y avait eu des débrayages et des manifestations dans les ateliers regroupant des centaines de travailleurs. Alors, la seule solution pour obtenir des augmentations de salaire qui soient au niveau de nos besoins à tous, la seule solution pour imposer des embauches en CDI, stopper les suppressions de process pour au contraire créer des postes de travail supplémentaires pour travailler tous moins dur, ce sera la mobilisation la plus large des salariés de l’usine.
Contrairement à ce que le gouvernement veut faire croire, les prix continuent d’augmenter, et les mutuelles se préparent à encore augmenter leurs tarifs !
Préparons-nous. Discutons entre-nous. Toyota, c’est 31 milliards d’euros de bénéfice l’an dernier… Et nous les travailleurs, on fait tout tourner dans l’usine, on est capables de tout arrêter.
Pour que les prochaines discussions sur les salaires entre syndicats et direction ne se passent pas comme l’an dernier, et se terminent sur pas grand-chose ou même rien, construisons dès maintenant le rapport de force nécessaire !
Ne tombons pas dans le panneau !
Ce n’est pas la crise pour les grands patrons de l’automobile : Toyota, Stellantis, Volkswagen, Renault… Tous ont affiché des bénéfices historiques l’année dernière.
Contrairement à la propagande patronale déversée sur les grandes chaines de TV, dans les journaux, tous ces groupes sont riches à milliards.
Aujourd’hui, ils pleurent tous la bouche pleine pour essayer de nous faire croire à leurs fausses difficultés, pour qu’on accepte que nos salaires, nos conditions de travail, nos emplois soient sacrifiés pour augmenter encore plus leurs bénéfices.
Ils pleurent aussi la bouche pleine pour continuer à toucher des milliards d’euros de subventions, de cadeaux de l’État ou de l’Europe. C’est autant d’argent public qui n’ira pas dans les services publics utiles à la population, mais qui ira juste grossir la fortune d’une poignée d’actionnaires En septembre 2024, le marché automobile européen est en hausse de 2 %… et il n’y a qu’à voir dans l’usine : on croule tous sous le boulot.
Alors, soyons tous convaincus que les milliards existent pour améliorer notre condition ouvrière et que notre avenir à nous les travailleurs dépend uniquement de nos capacités à nous mobiliser, à inverser le rapport de force.
Les travailleurs de Stellantis, de Renault, de Volkswagen, des constructeurs chinois et de toute la sous-traitance automobile ne sont pas nos concurrents comme aimerait nous le faire penser Toyota.
Au contraire, on subit les mêmes attaques de la part de nos patrons respectifs et c’est tous ensemble qu’il faut se défendre.
Intéressement :
En l’absence de rapport de force favorable aux travailleurs,
il n’existe pas de réelle négociation !
Pendant 3 réunions la direction a déroulé son point de vue et ses positions.
Contrairement à ce qu’elle a fait dire aux GL dans les communications, le nouveau texte pour l’intéressement des 3 années à venir va être encore plus défavorable aux travailleurs.
- Critère Sécurité : ne rien changer et continuer à pénaliser les salariés quand il y a des accidents, tout le contraire de la loi qui tient pour responsable à 100% l’employeur en cas d’accident du travail.
C’est aussi essayer qu’on se réjouisse de toucher 10 euros de plus quand un accident du travail d’un collègue n’est pas déclaré ou est refusé par la Sécurité Sociale parce que Toyota l’a contesté.
- Critère Qualité : aggraver les conditions, ce qui fait qu’avec les niveaux de qualité actuels on touchera moins.
– Critère Production : la direction affirme qu’il n’y aura pas de modifications. C’est faux parce que l’objectif de la direction est d’augmenter l’OPR… ce qui aura une conséquence sur le montant de la prime.
Et puis il y a tous les process supprimés, l’objectif de passer de 408 à 418.
La réalité, c’est qu’il faudra travailler encore plus dur pour espérer toucher comme aujourd’hui… et nos collègues sous contrats intérimaires continueront à être privés de cette prime.
Il serait plus juste que le montant de cette prime soit transformé en augmentation du salaire. Cela compterait pour la retraite, pour l’obtention d’un crédit… etc. Si la direction préfère maintenir la prime d’intéressement plutôt que de la transformer en 300 euros net d’augmentation du salaire mensuel pour tous, intérimaires compris, c’est parce qu’elle y voit des intérêts pour elle et Toyota :
– continuer à maintenir des salaires insuffisants.
– semer la division entre les ouvriers intérimaires et ceux en CDD ou CDI, entre ceux qui peuvent placer la prime et la doubler et les autres…
– pénaliser les travailleurs malades.
– rendre les ouvriers coupables des accidents en faisant baisser la prime.
Et, si la direction tient autant à ce que les syndicats signent son «accord », c’est dans le but de faire accepter aux travailleurs sa logique patronale, basée sur le renforcement des injustices, la division des salariés…
C’est aussi, de façon plus profonde, faire passer l’idée qu’il pourrait y avoir de bons «accords » entre les patrons qui exploitent notre travail et les salariés qui sont exploités pour le profit d’une minorité d’actionnaires.
Pour améliorer notre sort, nous n’aurons que le choix d’utiliser notre force collective pour imposer des augmentations de salaire à la hauteur de nos besoins, des embauches en CDI et des process supplémentaires.
Nous les travailleurs, on fait tout tourner dans l’usine, on est capables de tout arrêter.
C’est pour toutes ces raisons que la CGT Toyota ne signera pas cet « accord » qui n’en est pas un.