Le 5 Novembre 2025
On vient de toucher le salaire et la prime… et il était temps ! Sauf que pour la grande majorité d’entre nous, une semaine après, on est déjà dans le rouge à la banque ou pas loin.
Selon un sondage de la semaine dernière, une personne sur trois en France a du mal à payer sa facture de chauffage ou d’électricité et est obligé de restreindre sa consommation. On est combien dans cette situation à l’usine ?
Et au stress des fins de mois dans le rouge à cause des salaires trop bas, se rajoute le stress de l’annonce du durcissement des découverts bancaires !
Alors que toutes les grosses entreprises déclarent des milliards de profits, nos salaires sont à la traine…
En plus, les actionnaires et patrons ferment des usines, réduisent les effectifs comme ici à TMMF dans le seul but d’augmenter encore les profits en faisant faire le travail avec moins de monde.
Il faut comprendre que ce n’est pas notre patron qui nous fait vivre. Bien sûr il nous verse un salaire, mais c’est notre travail qui a créé les voitures. Sans nous il n’y aurait pas de profit !
L’an dernier à TMMF, les salaires (182 millions d’euros sur l’année) n’ont représenté que 3,5% du chiffre d’affaires (5,2 milliards d’euros).
Une fois tout déduit, TMMF a reversé 408 millions d’euros de bénéfice net aux actionnaires du groupe. Ainsi, si tous les salaires étaient doublés, il resterait encore 226 millions d’euros (408-182) pour les actionnaires : pas de quoi les mettre sur la paille !
Alors, soyons tous convaincus que ce n’est pas les patrons qui nous nourrissent ! C’est le contraire !
Sans les ouvriers, employés, techniciens et ingénieurs, il n’y a pas de voitures…et pas de profits !
L’histoire du mouvement ouvrier a été marquée par de grandes luttes pour faire reculer l’exploitation du travail. Des victoires ont été obtenues au travers de grèves puissantes, d’occupations d’usines. Le travail des enfants a été interdit, le travail de nuit limité (il réduit de 8 ans l’espérance de vie), les salaires ont été augmentés, et les grèves pour obtenir les 8H de travail quotidien ont été nombreuses alors que les journées de travail étaient à l’époque souvent de 10 ou 12H.
Pour faire reculer l’exploitation de notre travail, il est nécessaire de prendre sur les profits pour augmenter les salaires, et réduire le temps de travail. Bien sûr, il faudra l’imposer au patronat.
Travailler moins pour travailler tous, augmenter les salaires pour vivre dignement de notre travail, c’est la seule solution valable !
Au fil des ans, on s’appauvrit. La cherté de la vie, les salaires qui ne suffisent pas à boucler les fins de mois, les primes d’intéressement qui ne permettent même plus de se remettre à flot… Notre situation se dégrade et depuis plusieurs mois, certains d’entre nous sacrifient leur temps libre en venant même travailler 2 heures de plus en contre-équipe.
La direction et certains chefs encouragent ces heures supplémentaires, sous le faux prétexte d’aller « aider » l’équipe précédente ou l’équipe suivante en sous-effectif… même si travailler plus de 8 heures consécutives de nuit est interdit dans le Code du Travail. En réalité, cela ne fait que maintenir le sous-effectif voulu par la direction.
Où cela peut-il nous mener ? Comme en Grèce, où les patrons ont rétabli la possibilité d’imposer 13 heures de travail par jour ?
L’objectif affiché du patronat, relayé par des politiciens et journalistes à son service est d’allonger la journée de travail et d’aggraver l’exploitation des salariés, pour faire plus de profit. En France, ils nous répètent qu’on ne travaille pas assez…
Alors, travailler plus pour gagner plus n’est pas la meilleure solution. On y perd sa santé et la direction licencie pour inaptitude tous ceux qu’elle a abimés au travail.
Les 10 plus hauts salaires de l’usine qui se partagent 2 millions d’euros de revenus annuels n’ont pas besoin de « gagner plus » … et ce sont eux qui nous imposent des salaires insuffisants, du sous-effectif permanent et des cadences usantes… au plus grand profit des actionnaires de Toyota.
Il faut que ça change !
