2 883 € de bénéfice par voiture pour Toyota en moyenne, 281 757 fabriquées à l’usine en 2024 !


Le 3 Juin 2025

Avec 29,3 milliards d’euros de bénéfice net pour un total de 10,16 millions de véhicules vendus par le groupe Toyota en 2024, le calcul est rapide : ça fait 2 883 euros de bénéfice par voiture en moyenne.

A TMMF, on en a fabriqué 281 757 en 2024… ce qui permet d’évaluer autour de 812 millions d’euros le bénéfice que Toyota a encaissé l’année dernière à partir de notre travail à tous à TMMF.

Pour essayer de comprendre ce qu’on pourrait toucher cette année, on peut revoir ce que la direction a fait l’an dernier.

Première arnaque

L’année dernière, dans ses comptes, la direction a retiré 219 millions d’euros du bénéfice, pour des Royalties versés au groupe Toyota : TMMF paye un droit pour utiliser la marque Toyota !

Deuxième arnaque

La direction a aussi retiré 180 millions d’euros de « pertes » des années précédentes…

Tous ces tripatouillages financiers ont fait chuter le montant du bénéfice imposable à 134 millions €, ce qui a permis à TMMF de ne payer que 45 millions d’euros d’impôt sur les bénéfices… en nous versant que 2 200 euros brut de prime de participation.

Troisième arnaque

            La direction de l’usine continue de vendre les Yaris à prix très réduit à Toyota Europe : 18 000 € pour une Yaris Cross vendue 32 000 euros chez le concessionnaire. Ce qui plombe d’autant les comptes de l’usine.

On a touché l’an dernier 2 200 euros brut de prime de participation sur une base de 134 millions €, alors on devrait toucher cette année autour de 13 000 euros chacun si la base était la réalité : 812 millions d’euros.

Que fait l’État français ?

            L’Etat français est complice de tous ces artifices comptables. Pendant des années, TMMF n’a payé aucun impôt sur les bénéfices, en déclarant des fausses pertes. Si on cumule les résultats « officiels » de TMMF depuis 24 ans, l’usine cumule près de 1 milliard d’euros de pertes ! Qui peut croire ce mensonge ?

            Et puis, il y a cette fameuse « prime à 4 chiffres ». Ça fait 3 ans qu’on l’attend… et l’État laisse faire.

Combien va-t-on toucher cette année ? Va-t-on enfin avoir aussi « la prime à 4 chiffres » ?

Ce qui est certain, c’est que ceux qui ont été malades toucheront moins, les intérimaires n’auront rien et ceux en CDD de moins de 3 mois rien du tout non plus.

En plus, cette prime est indexée sur le salaire à cause d’un accord signé par la CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC. Ainsi, un Manager touchera 4 fois plus qu’un ouvrier… alors que c’est l’ouvrière et l’ouvrier qui font la production.

Ces primes qu’on attend tous, même si on touche les 2, ne feront qu’amortir les retards de factures, les réparations de voitures en attente, ou pour certains, permettra de souffler un peu en vacances.

Le problème de fond, c’est que les salaires sont trop faibles !

L’argent existe pour augmenter les salaires de 500 euros tous les mois, pour embaucher du monde en plus et améliorer les conditions de travail.

C’est une question de rapport de force entre les salariés qui font tout tourner, et une poignée de directeurs qui obéissent aux ordres des actionnaires.

Jeudi 5 juin, tous dans la rue et en grève !

     La CGT appelle l’ensemble des salariés du pays à la grève et aux manifestations pour les retraites, les salaires et l’emploi.

     Bien sûr, une journée de grève et de manifestations ne suffira pas à faire céder patronat et gouvernement. Mais c’est une occasion de se retrouver le plus nombreux possible pour affirmer qu’on ne se résigne pas à notre sort, et que notre avenir à tous dépend exclusivement de nos luttes collectives.

     La CGT Toyota appelle l’ensemble des travailleurs de l’usine à la grève du mercredi 4 juin 21h au vendredi 6 juin 6h.

Manifestations le 5 juin : Valenciennes 10h Place d’Armes

                                           Lille 14h30 Porte de Paris

Les jours fériés et le 1er Mai dans le viseur du patronat et du gouvernement

     Le patronat et le gouvernement n’ont pas caché leur volonté de nous faire travailler gratuitement durant un ou plusieurs jours fériés, sous le faux prétexte de renflouer les caisses de l’État.

     A l’occasion du 1er Mai, qui est une journée chômée payée, on les a tous entendu défendre « le droit à travailler le 1er Mai ».

     On veut gagner plus, pas travailler plus !

     Il y a 20 ans, le gouvernement de l’époque et le patronat ont réussi à imposer le travail gratuit un jour
férié, le lundi de Pentecôte.

     Ici, Toyota en profite pour encaisser le bénéfice d’une journée de production gratuitement.

     Alors, dans ce contexte où le patronat et le gouvernement veulent supprimer d’autres jours fériés et autoriser le travail le 1er Mai, la CGT Toyota appelle l’ensemble des travailleurs de l’usine à la grève lundi 9 juin pour la défense des droits ouvriers et contre les projets anti-ouvriers en cours.