Le 18 Juin 2024
La direction a annoncé les résultats financiers de l’usine.
Pour l’année fiscale 2023, du 1er avril 2023 au 31 mars 2024, la direction déclare 339 millions d’euros de bénéfice net, soit 290 millions d’euros de plus que l’année dernière.
La direction annonce 2 200 euros brut de prime de participation pour un ouvrier au salaire minimum.
C’est une somme qui va soulager beaucoup d’entre nous…pour ceux qui l’auront. Et ce n’est pas l’euphorie dans les ateliers, loin de là !
Ceux qui ont été malades toucheront moins, les intérimaires n’auront rien et ceux en CDD de moins de 3 mois rien du tout non plus.
Cette prime est indexée sur le salaire à cause d’un accord signé par la CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC.
Ainsi, un Manager touchera 8 000 euros.
La prime pour les ouvriers ne fera qu’amortir les retards de factures, les réparations de voitures en attente, ou pour certains, permettra de souffler un peu en vacances.
Et quand on n’aura rapidement plus rien, le problème des salaires trop faibles restera entier.
Cette prime ne résoudra en rien les conditions de travail qui se dégradent, la fatigue des heures supplémentaires et le fait que 1200 de nos camarades de travail en CDD ou intérimaires ne sont toujours pas embauchés en CDI.
Ces 339 millions d’euros de bénéfice pour TMMF ne sont que la partie visible de l’iceberg.
- La direction de l’usine a retiré des comptes 219 millions d’euros de Royalties qu’elle a versé directement à Toyota Japon. Sans ça, elle aurait dû déclarer 618 millions d’euros de bénéfice net
- Elle a aussi retiré 180 millions d’euros « de pertes » des années précédentes, ce qui fait que la prime de participation au bénéfice n’est pas calculée sur la base de 339 millions d’euros, mais seulement sur 134,7 millions d’euros après avoir payé seulement 45 millions d’euros d’impôts sur les bénéfices.
- En plus, elle continue de vendre les Yaris à prix réduit à Toyota Europe : 18 000 euros pour une Yaris Cross vendue 32 000 euros chez le concessionnaire.
Ça plombe d’autant les comptes de l’usine.
En réalité, sans ces tripatouillages comptables, nous aurions pu tous toucher au moins 10 000 euros de prime de participation cette année.
On a été nombreux à se préparer à se mobiliser et on a eu mille fois raison.
Toutes ces discussions et cette préparation seront utiles quand on se sentira prêts à se mobiliser pour obtenir des salaires qui nous permettent de vivre dignement de notre travail, pour des conditions de travail acceptables et pour l’embauche en CDI de tous ceux en CDD et en intérim.